S.V.P. GANDOLFO
Les courbes et déliées des années passées se meuvent en désordre vers les aubes naissantes.
Sur les grèves dorées, suspendues aux cieux, s'étalent les vieux corps amollis des stars d'avant la crue.
Depuis mon trou, je contemple le silence étendu de ce qui m'attend, de ce qui t'attend mon amour.
Repus, d'autres ne voient plus ... qu'eux. aiguisant leur jugement, affûtant leurs arguments, rendant leurs avis, comme sentences, perçant leurs orbites à la justesse du compas.
Les larmes épaisses qui teintent leurs jouent s'étreignent en rivières lentes au fond des vaux arides.
De mon vaisseau de chair je fond sur vous dans quelques siècles, ne semant plus que de l'oubli, caressant.
Je sens la bouche de mes frères souffler ce qu'ils croyaient.
J'entends le chant de mes sœurs s'étioler dans l'air tiède, et leurs cris. Qu'y a-t-il ? Une parenthèse consciente ? Dévorée par une amnésie récurrente et jouissive ?
Même l’œuvre s’affaisse, se carbonise.
L'instant suave de l'étourdissement, les larmes de l'émotion sans feinte, la contraction physique et mentale de l'orgasme, sont les palais des heures, des lustres.